Congrès annuel de la Société Francophone du Diabète (SFD)

Société Francophone du Diadète (SFD)

Coordinateur
Pr Bertrand Cariou, Nantes

Couverture du supplément Cordiam su_r le Congrès annuel de la SFD
Professeur Bertrand Cariou

Congrès de la SFD 2015 : un grand cru sous le ciel Bordelais.

Comme d’habitude, le congrès de la société francophone du diabète (SFD) organisé à Bordeaux a été riche en communications de qualité.

Les lectures plénières ont été l’occasion de remettre le Prix Roger Assan à Michel Marre pour l’ensemble de ses travaux sur la néphropathie diabétique et le Prix Auguste Loubatières à Patrick Collombat pour ses travaux pionniers sur la thérapie cellulaire du diabète de type 1 via notamment la reprogrammation de cellules alpha et ductales pancréatiques en cellules béta sécrétrices d’insuline. A ce propos, Claire Briet nous détaillera les communications sur les nouveautés thérapeutiques dans le diabète de type 1 (boucle fermée, greffe d’îlots).

Concernant les symposia, une mise au point a été faite autour du rôle central de l’intestin dans la physiopathologie du diabète de type 2 : microbiote, sels biliaires sont autant d’acteurs moléculaires clefs et de cibles thérapeutiques potentielles. Comme le discutera Michael Joubert dans ce numéro, le muscle est également un acteur central de l’homéostasie du glucose. Au delà de l’activité physique, l’électrostimulation pourrait représenter une solution alternative pour augmenter l’insulinosensibilité. On retiendra aussi la communication de Frank Mauvais-Jarvis mettant en exergue l’action des hormones sexuelles, oestrogènes et testostérone, dans le métabolisme du glucose. Ceci ouvre la porte à des essais thérapeutiques chez l’homme avec certains SERMs (chez la femme en l’occurrence…) ou de petits peptides activant le récepteur au oestrogène (ER) spécifiquement dans la cellule béta pancréatique (co-agonistes GLP-1R et ER).

Concernant les nouvelles thérapeutiques du diabète de type 2, de nombreux symposia industriels ont discuté l’intérêt des inhibiteurs de SGLT2, des formes retard hebdomadaires des agonistes du récepteur au GLP-1, de nouveaux inhibiteurs de la DPP-4 (alogliptine), des nouveaux analogues lents de l’insuline… Néanmoins, la frustration et l’incompréhension dominent dans les rangs des diabétologues français qui se voient privés de l’utilisation en vie réelle de ces nouveaux traitements qui sont actuellement bloqués au niveau de la Commission de Transparence. Au final, le risque de voir ces nouveaux médicaments uniquement disponibles ailleurs en Europe est réel…

Dans le domaine cardiovasculaire, nous ferons le point dans ce numéro spécial sur les différentes communications en attendant les prochains résultats des nouvelles études de safety cardiovasculaire avec les inhibiteurs de la DPP-4 (TECOS pour la sitagliptine) et des analogues du GLP-1R (ELIXA pour le lixisenatide ; LEADER pour le liraglutide).

Bonne lecture.

Bertrand CARIOU