N° 52 FÉVRIER/MARS 2024

ÉDITORIAL

Quand le politiquement correct se heurte à la science

Dimanche 11 février était la journée internationale des femmes et filles de science. Isabelle Vauglin, astrophysicienne présidente de l’association Femmes et Sciences, interrogée par Radio-France a tenu à cette occasion les propos suivants, relayés sur les différentes radios du réseau national. Je cite textuellement : « On sait très bien que les symptômes, par exemple, de l’infarctus ne sont pas les mêmes pour les femmes. En France, à l’heure actuelle, une femme a plus de risque de mourir d’un infarctus en France du simple fait qu’elle est une femme ». On se demande en premier pourquoi il faut parler des différences

hommes-femmes dans l’infarctus quand le sujet est l’insuffisance de représentation des femmes dans les professions scientifiques… Mais passons. Qu’en est-il de ces assertions, souvent reprises par la presse grand public ?

Dans la plus récente enquête nationale française (FAST-MI 2015), les douleurs d’infarctus sont typiques chez 74 % des femmes et 81 % des hommes : une différence absolue de 7 % seulement ; autrement dit dans 91 % des cas, les femmes ont des symptômes semblables à ceux des hommes… Affirmer que les symptômes ne sont pas les mêmes est donc un extrême raccourci, potentiellement dangereux, qui pourrait faire croire aux femmes que l’infarctus ne se traduit jamais chez elles par des douleurs thoraciques typiques. Il aurait été infiniment mieux, si l’on cherche à faire progresser la prise en charge, de dire que la plupart du temps les femmes ont, comme les hommes, des symptômes typiques lorsque survient un infarctus, mais qu’il faut être vigilant vis-à-vis de symptômes parfois moins typiques et ne pas éliminer d’emblée la possibilité d’un infarctus. La nuance, scientifiquement étayée, plutôt que les slogans…Lire la suite…

Nicolas Danchin, Paris 

HOMMAGE À ALAIN CRIBIER

AU CŒUR DES JEUX OLYMPIQUES

La santé cardiaque des athlètes  François Carré, Rennes

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