Pour vous, quelles ont été les 2 ou 3 principales avancées en cardiologie depuis l’an 2000 ?
Bien entendu, de mon prisme, je suis obligé de souligner les progrès de l’imagerie cardiaque, multimodale, orientée vers un diagnostic mais aussi vers la dispensation des traitements et le contrôle de son impact sur la cardiopathie.
Les progrès de la miniaturisation des prothèses pour l’insuffisance cardiaque, pour les valvulopathies… des patients laissés de côté avant les années 2000 peuvent être considérés pour améliorer leur qualité de vie.Il reste cependant beaucoup à faire pour rendre accessible, adapter nos structures hospitalières et nos métiers, et rendre ces progrès économiquement supportables.
L’avènement de la télémédecine mais beaucoup reste à faire pour optimiser l’accès, la qualité et pour adapter nos pratiques.
Quelle a été votre meilleure expérience professionnelle ?
Ma meilleure expérience professionnelle : l’avènement des HEART TEAM, la construction des “heart team” pour mettre chaque sensibilité, chaque expertise au service d’une prise en charge individualisée de chaque patient.
Quel serait votre principal regret ?
Nous n’avons pas réussi à domestiquer nos nouveaux usages de l’informatique, de nos nouvelles thérapeutiques pour adapter nos métiers afin d’accroître la disponibilité pour l’humain et pour améliorer l’accessibilité. L’impression est que l’accès au soin devient de plus en plus difficile pour les patients et c’est un fort regret et une inquiétude vis à vis de notre système de santé et son mode d’organisation et de financement.
Comment voyez-vous le futur ?
Développer l’humain, le relationnel en laissant à la machine plus de place (et mieux) pour gérer une grande partie des tâches répétitives quelles soient administratives ou diagnostiques et aider ainsi la décision thérapeutique.
Prendre plus franchement le virage d’un métier s’appuyant sur l’aide au diagnostic, l’aide au traitement, l’aide à la recherche via l’intelligence artificielle et ses déclinaisons et retrouver l’aspect humain, relationnel indispensable au soin.
Erwan Donal,
Rennes