Évolution des prescriptions annuelles d’hypolipémiants entre 2000 et 2024
Nicolas Danchin, Angélique Bironneau, Christelle Nicolle, David Syr. Paris. Les chiffres ont été obtenus grâce aux données du GERS DATA.

Au cours des 25 dernières années, les évolutions de l’utilisation des hypolipémiants en France ont été particulièrement impressionnantes : tous hypolipémiants confondus, on passe d’environ 4 millions de personnes traitées en 2000 à plus de 8 millions en 2024. L’utilisation des statines fait plus que doubler entre 2000 et 2012, avec une progression annuelle linéaire. À partir de 2012 et jusque 2020, la rupture est brutale, avec une baisse d’environ 10 % des dispensations de statines, sans doute liée aux publications « anti-statines » auxquelles les media ont donné un large écho entre 2012 et 2014. Il faut attendre 2019-2020 et la publication des dernières recommandations européennes sur la prise en charge des dyslipidémies, pour voir remonter la courbe, tirée par les associations statine-ezetimibe.

Au sein de la classe des statines, on constate une progression remarquable (x 8) et linéaire (sauf une légère baisse en 2013) de l’utilisation des statines à forte dose (atorvastatine ≥ 40 mg, ou rosuvastatine ≥ 20 mg), maintenant prescrites chez près d’un million de personnes ; en parallèle, l’utilisation des médicaments associant statine et ezetimibe progresse considérablement, avec près de 1 600 000 personnes traitées en 2024. En y regardant de plus près, l’augmentation est surtout sensible à partir de 2019-2020, date qui correspond aux nouvelles recommandations de l’ESC sur la prise en charge des dyslipidémies, publiées à la fin de 2019, où la cible LDL de 55 mg/l vient remplacer celle précédemment fixée à 70 mg/l chez les personnes à très haut risque.
Par la suite, les différentes recommandations sur la prévention et la prise en charge des patients coronariens adopteront à leur tour cette cible, qui impose l’utilisation de traitements hypolipémiants plus puissants. L’ezetimibe progresse également assez fortement passant de 250 000 à 400 000 traitements, dont la plupart sont probablement aussi associés à une prescription séparée de statines. Enfin, il faut ajouter l’apparition dans la pharmacopée des anti-PCSK9, actuellement utilisés chez environ 40 000 personnes.

Au sein de la classe des statines, on constate une progression remarquable (x 8) et linéaire (sauf une légère baisse en 2013) de l’utilisation des statines à forte dose (atorvastatine ≥ 40 mg, ou rosuvastatine ≥ 20 mg), maintenant prescrites chez près d’un million de personnes ; en parallèle, l’utilisation des médicaments associant statine et ezetimibe progresse considérablement, avec près de 1 600 000 personnes traitées en 2024. En y regardant de plus près, l’augmentation est surtout sensible à partir de 2019-2020, date qui correspond aux nouvelles recommandations de l’ESC sur la prise en charge des dyslipidémies, publiées à la fin de 2019, où la cible LDL de 55 mg/l vient remplacer celle précédemment fixée à 70 mg/l chez les personnes à très haut risque.
La cholestyramine, résine échangeuse d’ions, reste stable au fil du temps. La diminution de l’utilisation des fibrates est régulière, avec une baisse de trois-quarts entre 2000 et 2024, ce qui est logique compte tenu de l’absence de bénéfice cardio-vasculaire constatée dans différentes études cliniques. Enfin, on remarque une chute brutale des oméga 3 à partir de 2015, à la suite du déremboursement de l’Omacor. On verra dans les années à venir si les résultats contradictoires des études REDUCE-IT puis STRENGTH modifient les habitudes de prescription.

Au sein de la classe des statines, on constate une progression remarquable (x 8) et linéaire (sauf une légère baisse en 2013) de l’utilisation des statines à forte dose (atorvastatine ≥ 40 mg, ou rosuvastatine ≥ 20 mg), maintenant prescrites chez près d’un million de personnes ; en parallèle, l’utilisation des médicaments associant statine et ezetimibe progresse considérablement, avec près de 1 600 000 personnes traitées en 2024. En y regardant de plus près, l’augmentation est surtout sensible à partir de 2019-2020, date qui correspond aux nouvelles recommandations de l’ESC sur la prise en charge des dyslipidémies, publiées à la fin de 2019, où la cible LDL de 55 mg/l vient remplacer celle précédemment fixée à 70 mg/l chez les personnes à très haut risque.
En résumé, malgré les controverses médiatiques, qui ont marqué un coup d’arrêt temporaire à la progression des statines pendant au moins 5 ans, l’utilisation des traitements hypolipémiants en France a fortement progressé. À la suite des dernières recommandations de l’ESC, la prescription de statines puissantes à forte dose, de l’association ezetimibe-statine et d’anti-PCSK9 a fortement progressé. Reste à savoir si les variations dans l’utilisation des hypolipémiants constatées au cours des deux dernières décennies auront un retentissement marqué sur la mortalité cardio-vasculaire dans les années à venir.