L’ECG en tachycardie retrouve un QRS fin avec une morphologie et un axe identique avec le tracé en rythme sinusal.
On est surpris par deux points qui ne correspondent pas avec le diagnostic porté de tachycardie de Bouveret :
L’absence d’effet de l’adénosine qui fait discuter, comme le soulignent les recommandations de l’ESC 2019 sur les tachycardies supra-ventriculaires, un dosage insuffisant de l’adénosine ou une tachycardie ventriculaire dont l’émergence serait à proximité du faisceau de His. On parle de tachycardie ventriculaire septale haute.
La présence sur l’ECG per-critique d’une dissociation auriculo-ventriculaire clairement visualisée en D2, D3. Il existe de rare forme de tachycardie par réentrée intra-nodale avec un bloc auriculo-ventriculaire fonctionnel mais dans ce cas l’onde P’ est rétrograde donc activée de la jonction auriculo-ventriculaire vers le sommet des oreillettes ce qui se traduit par une onde P’ négative dans les dérivations inférieures (D2D3aVf). Sur le tracé l’auriculogramme est positif en D2, D3 évoquant une onde P sinusale dissociée.
Le diagnostic le plus probable reste une tachycardie ventriculaire septale haute qui est une forme rare de tachycardie fasciculaire, l’efficacité du vérapamil apporte un élément diagnostique supplémentaire. En effet les TV fasciculaires dites de Belhassen sont sensibles au vérapamil.
N°35 – Sept 2020
Xavier Waintraub Unité de Rythmologie et Soins Intensifs de Rythmologie Département de Cardiologie, Groupe Hospitalier Pitié Salpêtrière
L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts relatifs à cet article.