Il n’est pas encore formellement démontré que le contrôle glycémique prévient les complications macrovasculaires. L’étude CREDIT a été mise en place pour étudier en vie réelle la relation entre taux d’HbA1c et événements cardiovasculaires. Cette étude observationnelle a suivi, durant 4 ans, 2 999 diabétiques de type 2 sous insulinothérapie de plus de 40 ans de 314 centres de 10 pays (Europe, Japon, Canada). « Deux objectifs principaux ont été retenus : l’évolution du risque cardiovasculaire avec le contrôle glycémique, l’impact des hypoglycémies sur la mortalité », a expliqué Beverley Balkau (Inserm U1018, Villejuif). Les malades avaient, en médiane, 61 ans, étaient diabétiques depuis 9 ans, et avaient un taux médian de HbA1c de 9,3%. Plus de la moitié d’entre eux (52%) recevaient une insuline basale, les autres d’autres formes d’insuline (prandiale, premix). Au cours des 4 ans de suivi, 147 événements cardiovasculaires majeurs ont été déplorés : 55 décès cardiovasculaires, 42 infarctus du myocarde et 50 AVC non mortels. Le taux d’HbA1c s’est abaissé à 7,5%, en moyenne, après 1 an d’insulinothérapie. L’analyse a révélé qu’ « à chaque augmentation de 1% du taux d’HbA1c, la mortalité cardiovasculaire s’élevait de 31%, les AVC de 36%. Mais, il n’a pas été démontré de lien entre taux d’HbA1c et infarctus du myocarde (+ 5% non significatif) », a reconnu B. Balkau. Aucune relation n’a été constatée entre hypoglycémies symptomatiques (53,7% des patients) ou hypoglycémies sévères (6,6%) et mortalité cardiovasculaire ou globale.
D’après la communication de B. Balkau (Paris). Communication orale 26. Les patients diabétiques de type 2 (DT2) avec un bon contrôle glycémique sous insuline ont moins d’événements cardiovasculaires et de mortalité : résultats de l’étude CREDIT.
Dr Corinne Tutin
Article publié dans le supplément du Cordiam N°6 (Mai-Juin 2015)