L’adrénomédulline : un biomarqueur de la dysfonction diastolique ?
La cardiopathie diabétique non ischémique se caractérise principalement par une dysfonction diastolique. Une dysfonction ventriculaire gauche et une dilatation des cavités peuvent également s’observer, à un stade plus sévère. L’adrénomédulline est un peptide de 52 acides aminés qui a de nombreuses propriétés sur le système cardiovasculaire (notamment vasodilatatrices et natriurétiques).
L’association entre les taux d’adrénomédulline plasmatique et l’insuffisance cardiaque est maintenant bien connue mais la relation adrénomédulline-dysfonction diastolique dans une population de sujets diabétiques n’était jusqu’alors pas bien décrite. Cette dernière question fait l’objet du travail de M Fraty et al. qui ont évalué l’association entre l’adrénomédulline plasmatique et des critères échocardiographiques d’insuffisance cardiaque dans une population de patients diabétiques de type 2.
Les patients étudiés sont issus de la cohorte SURDIAGENE (SUivi Rénal DIAbète de type 2 et GENétique). Ils ont bénéficié d’un dosage d’adrénomédulline et d’une échocardiographie réalisée en dehors de toute période d’insuffisance cardiaque aiguë. Les 287 patients inclus ont été divisés en tertile d’adrénomédulline pour l’analyse des critères échographiques. Il apparaît que pour le tertile d’adrénomédulline le plus élevé, la FEVG est significativement plus basse et la dysfonction diastolique (E/Ea) est plus marquée. Après ajustement sur le sexe, l’altération de la FEVG persiste uniquement chez les hommes avec adrénomédulline élevée, chez qui l’on observe également une dilatation télédiastolique ventriculaire gauche. L’adrénomédulline apparaît donc comme un biomarqueur intéressant de l’insuffisance cardiaque chez le diabétique de type 2. Son utilisation pour le diagnostic précoce et/ou comme facteur pronostic reste cependant à préciser par des travaux ultérieurs.
D’après PO-26 : M Fraty et al. Lien entre le taux d’adrénomédulline circulant et les critères de sévérité échographique d’insuffisance cardiaque chez les diabétiques de type 2.
Élasticité hépatique et rigidité artérielle chez les patients diabétiques de type 2.
La stéatose hépatique est très fréquente chez les patients diabétiques de type 2 et peut s’associer à une fibrose hépatique pouvant aboutir dans de rares cas à une authentique cirrhose. Les patients diabétiques de type 2 présentant une fibrose hépatique ont un risque cardiovasculaire augmenté, dans un contexte d’insulinorésistance le plus souvent. Le mécanisme de ce sur-risque cardiovasculaire n’est pas bien connu actuellement. A Rezki et al. ont évalué l’élasticité hépatique et la rigidité artérielle par les méthodes de référence dans une population de 166 patients diabétiques de type 2 hypertendus ou non. Les auteurs ont confirmé que la vitesse de l’onde de pouls, reflet de la rigidité artérielle, était plus élevée chez les diabétiques hypertendus comparativement aux normotendus. Au delà de ce résultat attendu, ils ont également mis en évidence un corrélation entre la rigidité artérielle et l’élasticité hépatique chez les sujets diabétiques normotendus uniquement. Ce résultat évoque donc un lien entre le degré de fibrose hépatique des sujets diabétiques et la rigidité artérielle qui est un témoin précoce d’athérosclérose périphérique. Cette communication propose un nouvel éclairage sur le risque cardiovasculaire des patients diabétiques de type 2, même en l’absence d’hypertension artérielle, en lien avec l’insulinorésistance et la stéatose hépatique.
D’après PO-30 : A Rezki et al. relation entre élasticité hépatique et rigidité artérielle chez les patients diabétiques de type 2 avec ou sans hypertension artérielle.
Michaël Joubert
Article publié dans le supplément du Cordiam N°6 (Mai-Juin 2015)