De nouvelles données issues des études de phase III du développement d’alirocumab (Praluent®) présentées dans le cadre du Congrès 2015 de l’ESC de Londres.
L’alirocumab, hypocholestérolémiant inhibiteur de PCSK9, vient d’obtenir son enregistrement FDA (juillet 2015) et devrait l’obtenir fin septembre en Europe. L’analyse poolée de données portant sur 1 257 patients avec hypercholestérolémie familiale essentielle (HF) a été présentée au cours du congrès de l’ESC.
Elle repose sur 4 essais de phase III du programme ODYSSEY : LONG TERM, HIGH, FH I et FH II.
Tous les patients avaient à l’inclusion, des taux de LDL-cholestérol élevés en dépit d’un traitement par statine à la dose maximale tolérée, et pour certains, déjà en association avec un autre hypocholestérolémiant. Dans les deux premières de ces études, la dose était d’emblée de 150 mg en administration sous-cutanée toutes les 2 semaines et dans FH I et II de 75 mg mais avec la possibilité de passer à 150 mg si l’objectif prédéfini n’était pas atteint à 8 semaines.
p < 0,0001 vs placebo pour tous les paramètres.
(*) L’objectif de LDL-cholestérol était à 0,70 g/L ou 1,00 g/L en fonction du niveau de risque cardiovasculaire
En présentant ce travail, JJP Kastelein (Amsterdam) a souligné que cet effet remarquable concerne des patients avec un profil particulier, caractérisés par un âge relativement bas (environ 53 ans), une distribution à peu près égale des deux sexes et des taux de LDL-cholestérol particulièrement élevés.
L’efficacité du traitement est particulièrement intéressante puisque ces études montrent bien qu’elle se maintient parfaitement à long terme.
Enfin la tolérance du traitement est excellente sans aucun effet indésirable avec une incidence significativement supérieure à celle observée sous placebo.
Les indications actuelles concernent essentiellement 3 catégories de patients, elles ont été détaillées par M. Farnier (Dijon) :
1. Patients à haut risque cardiovasculaire pour lesquels l’objectif de LDL-cholestérol est généralement difficile à atteindre. Il l’est d’autant plus que les recommandations européennes de 2012 ont mis la barre très bas en adoptant l’objectif de 0,70 g/L pour les patients à très haut risque.
2. Patients avec hypercholestérolémie familiale essentielle dont des études récentes montrent bien que la prévalence est sous-estimée. Elle pourrait représenter plus de 89% des victimes d’un syndrome coronaire aigu et on estime que c’est aussi le cas d’un coronarien de moins de 50 ans sur 5.
3. Patients qui ne tolèrent pas les statines, cette notion d’intolérance étant très difficile à définir car il est très fréquent qu’elle ne s’accompagne pas de signes objectifs (enzymes).
En dehors de son efficacité, l’alirocumab, qui sera commercialisé sous le nom de Praluent® est caractérisé par une modalité d’administration originale sous la forme d’une injection toutes les 2 semaines.
Le dispositif d’injection est particulièrement simple d’emploi puisque chaque stylo injecteur permet d’administrer la dose préconisée (75 ou 150 mg/L) dans un même volume de 1 mL sans qu’aucun ajustement ne soit nécessaire. Il s’agit indiscutablement d’un progrès très attendu par tous.
Article paru dans le CORDIAM N°7 (Septembre 2015)