Pour vous, quelles ont été les 2 ou 3 principales avancées dans le domaine de la pharmacologie cardiovasculaire depuis l’an 2000 ?

La généralisation des traitements par les statines et les antithrombotiques chez les patients à haut risque a permis de diminuer la morbi-mortalité cardiovasculaire dont ont pu bénéficier des millions de patients dans le Monde.

 

Quelle a été votre meilleure expérience professionnelle ?

Mes meilleures expériences professionnelles découlent sans aucun doute des rencontres avec Patrice Jaillon, Nicolas Danchin et Gabriel Steg.

Patrice Jaillon m’a donné la liberté de développer la recherche clinique à l’hôpital Saint Antoine puis de diriger l’Unité de Recherche Clinique de l’Est Parisien qui s’est enrichie par la suite grâce à la création du Centre de Ressources Biologiques permettant des biobanques et du Centre de Recherche Clinique. Ainsi la Plateforme de Recherche Clinique a pu aider les cliniciens chercheurs du Groupement Hospitalier sur plus de 600 projets de recherche dans toutes les spécialités. J’ai pu poursuivre et développer l’enseignement de la recherche clinique à Sorbonne Université, en créant un Master de Recherche Clinique ouvert aux médecins, pharmaciens et scientifiques.

La rencontre avec Nicolas Danchin a été cruciale sur le plan amical mais également sur le plan professionnel. Notre collaboration depuis 2001 sur l’USIC puis le programme FAST-MI a permis la coordination de la mise en place et suivi à long terme des différents registres de FAST, de créer des biobanques, et de publier avec de nombreux cardiologues français plus d’une centaine d’articles dont certains dans les journaux médicaux les plus prestigieux (New England Journal of Medicine, JAMA, Lancet, Nature Med, BMJ, Circulation, JACC, Eur H J, ..).

Enfin la rencontre avec Gabriel Steg a été tout aussi riche sur le plan personnel et sur le plan professionnel. Nous avons créé tous les trois, G. Steg, N. Danchin et moi-même, le réseau FACT pour participer à la promotion de la recherche clinique cardiologique française. Cette création a été un succès, en aidant à l’obtention de plusieurs PHRC par les jeunes cardiologues talentueux du réseau, d’un RHU, et de la participation des centres du réseau à de nombreux essais internationaux pivots académiques et industriels.

 

Quel serait votre principal regret ?

Mon principal regret est de ne pas avoir pu garder une activité clinique du quotidien.

 

Comment voyez-vous le futur ?

Compte tenu des enjeux économiques, Il faut inventer des nouvelles façons de développer des médicaments et de démontrer leur rapport bénéfice /risque. Dans ce contexte, l’exercice de la médecine au quotidien sera profondément modifié par le développement de l’intelligence artificielle. Cette transformation impactera tout autant le développement des médicaments dans le futur mais aussi le design et la méthodologie de la recherche clinique.

Tabassome Simon, 
Paris

Commentaire(0)