Une tachycardie chez un enfant ayant une anomalie d’Ebstein
Tachycardie orthodromique sur voie accessoire
L’ECG s’inscrit initialement en tachycardie régulière à QRS fins. L’arrêt de la tachycardie par injection de Striadyne évoque en premier lieu une tachycardie jonctionnelle. Après réduction, on observe un élargissement des QRS en lien avec une pré excitation ventriculaire maximale favorisée par le bloc de la conduction dans le nœud atrio-ventriculaire (NAV) induit par la Striadyne. Sur l’ECG long présenté ensuite (Figure 2), on observe une diminution progressive de la largeur des QRS en lien avec une récupération progressive de la conduction dans le NAV (fusion entre la conduction via les voies nodo-hissiennes et via la voie accessoire).
Ce tracé souligne l’importance d’enregistrer un ECG long 12 dérivations lors de l’injection de Striadyne pour analyser précisément différents éléments lors de la réduction, notamment l’apparition ou non d’une pré excitation ventriculaire qui peut parfois être discrète sur l’ECG de base ou masquée (conduction préférentielle par le NAV). L’ECG en rythme sinusal est présenté en Figure 3, on observe toujours la pré excitation ventriculaire mais moins franche. Cependant, l’absence de pré excitation après Striadyne ne permet pas d’exclure la présence d’une voie accessoire cachée, c’est-à-dire avec une conduction rétrograde exclusive, qui peut donc être responsable de tachycardie orthodromique mais pas antidromique.
Ce cas clinique rappelle aussi la forte prévalence des voies accessoires chez les patients avec une anomalie d’Ebstein, souvent atypiques et/ou multiples.
RÉPONSE
Victor Waldmann Hôpital Européen Georges Pompidou, Hôpital Necker, Paris
Damien Bonnet Hôpital Necker, Paris
Cordiam N°41 – AOÛT – SEPTEMBRE 2021