RÉTROSPECTIVE DES ÉTUDES MARQUANTES 2021 

CONCLUSION DE NICOLAS DANCHIN

 

Non, la recherche clinique dans les domaines cardio-vasculaire et métabolique n’est pas morte. L’année 2021 en apporte l’illustration, avec bon nombre de grandes études susceptibles de modifier notre pratique, dans l’immédiat ou dans un futur plus ou moins proche. Dans le domaine de l’insuffisance cardiaque à fonction systolique préservée, enfin une étude positive, même si l’importance de l’effet observé (en l’occurrence avec l’empagliflozine) est sans commune mesure avec ce qui avait pu être constaté auparavant avec les médicaments de l’insuffisance cardiaque à mauvaise fonction ventriculaire gauche.

Pour ce qui est de la cardiologie interventionnelle, des résultats contrastés, avec d’un côté l’absence d’intérêt clinique évident de la mesure de la FFR pour guider la revascularisation chez les patients hospitalisés pour STEMI ayant une atteinte coronaire multitronculaire, et de l’autre la possibilité d’écourter la durée de la double antiagrégation plaquettaire après pose de stent chez les patients à risque hémorragique élevé, et notamment ceux nécessitant un traitement anticoagulant. Sur le plan du risque métabolique, des résultats encourageants avec l’efpeglenatide, un nouveau type d’agoniste de GLP1 qui réduit le risque cardiovasculaire en comparaison du placebo chez les patients diabétiques de type 2, ou encore avec le tirzepatide dont l’effet métabolique, notamment sur le poids, est spectaculaire.

Enfin, des données qui interrogent, dans le domaine de la fibrillation atriale, avec cette grande étude danoise qui confirme la capacité d’un enregistreur ECG de longue durée de détecter des épisodes de fibrillation atriale passés parfois inaperçus, mais qui pose la question de l’attitude thérapeutique qu’il conviendrait d’avoir dans de tels cas, ou encore avec les résultats intrigants d’un essai japonais, mené chez des patients coronariens en fibrillation atriale, où le risque hémorragique, mais aussi le risque ischémique, apparaissent plus faibles avec un traitement par rivaroxaban seul par rapport à un traitement double, associant rivaroxaban et antiagrégant. Bref, pas de révolution majeure, mais de nombreuses pistes de progrès pour la prise en charge de nos patients. 

 

Nicolas Danchin, Paris 

Liens d’intérêt (10 dernières années) Subventions de recherche : Amgen, Astra-Zeneca, Bayer, Intercept, Eli-Lilly, MSD, Pfizer, Sanofi. Honoraires pour conférences/consultance/études : Amgen, Astra-Zeneca, Bayer, BMS, Boehringer-Ingelheim, Daiichi Sankyo, Lilly, MSD, Novartis, Novo-Nordisk, Pfizer, Sanofi , Servier, UCB, Vifor.

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