Les résultats d’une étude évaluant les effets d’une intervention téléphonique pour obtenir et maintenir la perte du minimum de poids susceptible d’avoir des effets cliniques favorables (3 à 5%) chez des diabétiques type 2 avec BMI >25 ont été publiés dans le n° d’août de Diabetes Care. 151 patients ont suivi ce programme dont les effets ont été comparés, à 24 mois, à ceux d’une prise en charge plus conventionnelle (n =151). La perte de poids a été plus importante pour les premiers (-1,4% vs -0,3%), mais nettement inférieure au minimum efficace. Cependant 3 fois plus ont perdu plus de 5% de leur poids initial. Les patients du groupe téléphonique ont pourtant bien amélioré leur comportement avec une augmentation de 42% des activités modérées à rigoureuses et une amélioration diététique évaluée à 2,7 fois. Ils ont eu une plus grande réduction de leur périmètre abdominal que les témoins. Malgré tout il n’y a pas eu de différence de bénéfice entre les deux groupes sur les taux d’HbA1c ou sur les marqueurs cardio-métaboliques tant à 18 qu’à 24 mois.

Faut-il tirer pour autant un trait sur cette approche ? Les causes de cet échec, analysées dans l’éditorial satellite, suggèrent que l’on peut identifier des raisons et donc faire en sorte de les prévenir. D’abord, les patients n’étaient déjà pas très loin de leur objectif pondéral idéal et il est possible que la sélection de patients en plus forte surcharge ait inversé la tendance. Ensuite, il est clair que l’adhérence au programme est loin d’avoir été optimale puisque la moitié des patients a reçu moins de 50% des appels planifiés. Les auteurs disent que l’adhérence à la plupart des consignes de la prise en charge s’est maintenue mais sur la base de taux ayant de très larges intervalles de confiance, ce qui suggère que le nombre de sujets était insuffisants. On peut ajouter que le gain de temps permis par l’approche téléphonique est quantitativement favorable mais qu’il ne présume pas de la disponibilité instantanée. Parmi les améliorations méthodologiques proposées figurent l’augmentation du nombre d’appels, les téléconférences de groupe, le mélange de téléphone et de consultations avec éventuellement plus de supports écrits et pour finir l’évaluation.

A l’ère de la télémédecine, cette approche ne peut pas être ignorée même si au final, la disponibilité des intervenants et le surcoût risquent d’en avoir raison.

Source

Eakin EG, Winkler EA, Dunstan DW, et al. Eakin EG, Winkler EA, Dunstan DW, et al. Living well with diabetes: 24-month outcomes from a randomized trial of telephone-delivered weight loss and physical activity intervention to improve glycemic control. Diabetes care 2014;37:2177-85.

Wylie-Rosett J. Weight-loss intervention by telephone: lessons learned. Diabetes care 2014;37:2078-80.

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