La dysfonction érectile (DE) a été reliée à plusieurs des composantes du syndrome métabolique (SM). Deux mécanismes principaux font le lien entre DE et SM : déficit en testostérone, (avec  diminution de la synthèse de NO) et vasculopathie par athérosclérose dont la DE peut être révélatrice. Au-delà du traitement de la DE, l’enjeu est l’identification et la prévention du risque cardiovasculaire (RCV).

A côté des marqueurs traditionnels, et au-delà du périmètre abdominal (PA) ou de l’index de masse corporelle, d’autres ont été proposés comme des marqueurs de substitution d’un athérosclérose précoce, d’une dysfonction endothéliale ou d’une inflammation chronique, d’une dysrégulation glycémique ou d’un profil lipidique très athérogénique. Leur multiplicité et la fréquence des DE suppose de connaître ceux qui sont à la fois les plus performants et les plus accessibles.

Le PA est, à ce titre un déterminant important du RCV compte tenu de la multitude d’anomalies potentiellement athérogéniques auxquelles il est associé (niveau Ia). Il est même, après l’âge, le deuxième marqueur du risque de DE. L’évaluation des calcifications coronaires est aussi fortement recommandée (niveau Ib) chez les patients avec DE car leur valeur prédictive augmente avec leur densité, au-delà des calculateurs classiques de RCV. Obésité et diabète font plus que doubler la probabilité d’un hypogonadisme (clinique et hypotestostéronémie) qu’il convient donc de rechercher systématiquement en cas de DE. Les données sur l’efficacité du traitement substitutif (testostérone) sont conflictuelles mais le traitement est justifié pour l’amélioration (souvent partielle) de la DE et de certaines des anomalies métaboliques associées à l’hypogonadisme. La tonométrie artérielle périphérique a désormais sa place (IIa) pour remplacer les méthodes, plus complexes, de recherche d’une dysfonction endothéliale. Le déficit en vitamine D3, marqueur reconnu du risque vasculaire, ne justifie pas un traitement substitutif au seul titre de la DE qu’elle n’améliore pas (IIb).

SM et DE doivent donc faire l’objet d’une prise en charge réciproque tant en terme de diagnostic que de thérapeutique.

Source :

Miner M. The metabolic investigation of erectile dysfunction : cardiometabolic risk stratification.
J Dabetes Metab 2014; 5(6).

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