On a beaucoup étudié chez les nourrissons < 12 mois, mais peu au-delà, l’impact de la transition de l’allaitement maternel vers une alimentation diversifiée sur la santé à l’âge adulte. C’est pourtant à ce moment que se constituent la diversification et la qualité des habitudes alimentaires qui vont déterminer l’équilibre nutritionnel ultérieur. Des chercheurs australiens ont mené une enquête chez 551 enfants de 12 à 16 mois (moyenne 13,7) dont les mères étaient avaient accepté, à la naissance, de répondre à l’improviste à un questionnaire détaillé sur l’alimentation au cours des 24 dernières heures.

Seulement 56% des enfants avaient une alimentation diversifiée au maximum (5 sur une échelle de 1 à 5) avec fruits, légumes, céréales, viandes et produits laitiers. 13% n’avaient pas consommé > 1 aliments d’au moins une de ces 3 catégories. 87% avaient consommé des fruits et 77% des légumes mais 4% aucun. Les laitages (96%) et les céréales (97%) étaient les plus consommés et représentaient respectivement 28% et 17% de l’apport énergétique total. L’apport en viandes était en moyenne de 56 g (correct) mais la moitié en consommait moins de 30 g et 22% pas du tout. Les apports lipidiques venaient essentiellement de beurre en tartines (19%) tandis que 13% recevaient des AG polyinsaturés et 8% des AG monoinsaturés. Les aliments non indispensables comme biscuits, sauces, crèmes, chocolats, boissons sucrées…) étaient surreprésentés avec une médiane à 23%, pouvant atteindre 14% de la ration énergétique totale.

Conformément aux recommandations, l’eau et le lait de vache étaient les boissons les plus utilisées mais 19% consommaient des boissons sucrées (facteur de multiples problèmes ultérieurs dont l’obésité). 23% étaient encore nourris au sein. Une consommation excessive de laits infantiles était aussi observée alors que les recommandations disent clairement la possibilité et l’intérêt de son remplacement à cet âge par le lait de vache.

Sous réserve des limites de la méthode utilisée (et même ici pour des familles ici plutôt aisées), ces données montrent bien que l’alimentation au début de la 2ème année de vie est loin de répondre au standard reconnus de qualité. Les besoins énergétiques sont satisfaits mais pas toujours avec les aliments recommandés. Ceci laisse présager des effets néfastes ultérieurs sur le comportement alimentaires : il y a encore des messages à faire passer en prévention primaire précoce !

Référence

Byrne R, Magarey A, Daniels L. Food and beverage intake in Australian children aged 12-16 months participating in the NOURISH and SAIDI studies. Austr NZ J Pub Health 2014;38(4):326-331.

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