Khunti K, et coll. Hypoglycemia and risk of cardiovascular disease and all-cause mortality in insulin-treated people with type 1 and type 2 diabetes: a cohort study. Diabetes Care. 2015 Feb;38(2):316-22. doi: 10.2337/dc14-0920. Epub 2014 Dec 9. PMID: 25492401

Les hypoglycémies sous traitement antidiabétique, et en particulier sous insuline, peuvent représenter un obstacle à l’atteinte des objectifs thérapeutiques recommandées. Les données disponibles ne laissent guère de doute sur le fait qu’elles puissent aussi, en particulier pour les hypoglycémies sévères, concourir à une augmentation significative du risque cardiovasculaire. L’objectif du travail présenté ici a été d’évaluer si l’on retrouve un excès de risque cardiovasculaire et de mortalité toutes causes dans un échantillon de diabétiques de type 1 (n = 3 260) ou de type 2 (n = 10 422) représentatifs de ceux d’au moins 30 ans, traités par insuline au Royaume-Uni.

Les diabétiques de type 1 avaient un âge moyen de 60 ans contre 63 pour ceux de type 2 avec dans les deux cas 56% d’hommes, un BMI moyen à 29 kg/m² et des taux d’HbA1c respectivement à 8,69 et 8,89. Onze pour cent des premiers et 14% des seconds avaient des antécédents de maladie cardiovasculaire avec des suivis médians respectifs de 5,0 et 4,8 ans.

Les résultats de l’étude sont représentés dans le tableau ci-dessous.

Tableau

Le risque d’événements est globalement plus élevé chez les patients avec des antécédents cardiovasculaires mais, rapporté à la survenue d’hypoglycémies, son augmentation est plus importante en l’absence de cet antécédent. Ceci suggère que l’excès de risque lié aux antécédents d’hypoglycémie est plus modeste que celui des facteurs de risque traditionnels même si, pour les auteurs de cette étude, il est loin d’être négligeable. Pour la seule pratique de ville, la médiane du délai de survenue du premier événement cardiovasculaire après le premier épisode d’hypoglycémie est de 1,5 an pour l’un ou l’autre des deux types de diabète. En y associant les données hospitalières des patients de la même cohorte (donc hypoglycémies plus sévères) il est de 1,1 an pour le diabète de type 1 et de 0,8 ans pour le diabète de type 2.

Ces données confirment donc que dans un échantillon de diabétiques de type 1 ou 2 représentatif de la population générale au Royaume-Uni, la survenue d’hypoglycémies augmente, et de façon rapide, le risque d’événements cardiovasculaires et de décès, toutes causes confondues. Au-delà de quelques mécanismes physiopathologiques qui ne peuvent être invoqués qu’en aigu (allongement du QT, excès de catécholamines, inflammation ou dysfonction endothéliale), le recueil des données en médecine de ville n’est pas suffisant pour permettre une étude causalité. Les auteurs de ce travail suggèrent que les hypoglycémies, surtout sévères, pourraient aussi être le reflet de la détérioration de l’équilibre général du diabète.

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