LA PERCEPTION DES CARDIOLOGUES (OU DE LA CARDIOLOGIE !) PAR UNE JURISTE EN 2019.

Les cardiologues ont le « french paradox », les réanimateurs et réadaptateurs ont le « disability paradox », les juristes ont le « cardiologist paradox ».

Alors que la cardiologie apparaît, aux yeux des juristes, comme une spécialité technique et à risque, elle bénéficie paradoxalement d’une forme d’« immunité » auprès de la population…
Il y a peu de procès en cardiologie et peu de condamnations. Pourtant, les cardiologues aiment particulièrement qu’on leur raconte des histoires où les méchant(e)s hommes et femmes en noir accusent et condamnent les gentil (le)s hommes et femmes en blanc.

« Une patiente est retrouvée décédée dans sa voiture sur le parking de l’hôpital après un test d’effort : que risque son cardiologue ? » ; « Le patient refuse de signer le formulaire de consentement pour une coronarographie, mais accepte que le cardiologue la réalise : que doit faire le cardiologue ?, quels sont les risques ? » ; « Le pacemaker du patient a été hacké, le patient est décédé : quelle responsabilité pour le cardiologue ? » ; « Le patient décède pendant sa marche journalière prescrite par le cardiologue : quelle responsabilité ? » …

 

Rassurez-vous !

Dans les représentations collectives, être malade du coeur c’est grave ! Beaucoup d’entre nous se souviennent de Pépé, cloué dans un fauteuil parce qu’il avait « une angine de poitrine » ou parce que le cardiologue « lui avait mis une pile ». Être malade du coeur, c’était grave au point de ne plus devoir bouger. Il y avait donc une logique à penser l’absence de toute responsabilité du médecin (même en cas de problème).

Trente ans plus tard, pépé est cloué dans ses baskets pour faire de l’activité physique adaptée. Il a bénéficié de séances de réadaptation cardiaque, il s’est mis à la gym, à la marche, il mange cinq fruits et légumes par jour, pas de sel, pas de gras, et au maximum deux verres de vin par jour avec un jour d’abstinence par semaine…

Pépé va bien, il s’est remarié, il voyage et profite de sa retraite. Quels risques pour le cardiologue ? … cherchez du côté des héritiers 😉

Frédérique Claudot,
Nancy

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