Strasbourg, le 22 septembre 2017 – Le Centre européen d’étude du Diabète (CeeD), centre d’innovation associant médecins et chercheurs, annonce l’obtention de la subvention européenne « Marie Skłodowska-Curie » pour son laboratoire. Ce financement permettra la venue d’un chercheur de haut niveau et ainsi d’accélérer les travaux du CeeD sur la compréhension des mécanismes cellulaires du diabète et plus particulièrement sur le lien entre l’activité physique et le diabète.

Après une évaluation approfondie du dossier « ExoDia » présenté par le CeeD, l’Union Européenne lui a accordé la bourse « Individual fellowships – Actions Marie Skłodowska-Curie », Grant Agreement N°753670, pour contribuer au développement de son nouveau programme de recherche ExoDia. S’élevant à près de 200 000 €, cette subvention est destinée avant tout au recrutement d’un chercheur de haut niveau venu d’un laboratoire international. Issue du pilier « Excellence Scientifique » du programme pour la Recherche et l’Innovation « Horizon 2020 », cette distinction est attribuée par un jury d’experts internationaux sur quatre critères : la qualité scientifique du projet, l’excellence de l’institut hôte et du candidat chercheur mais aussi son potentiel impact en faveur de la compétitivité européenne.

Dans ce cadre, le CeeD accueillera, début 2018, le Docteur Maria Luisa Mizgier de l’Université Pontificale Catholique de Santiago du Chili. Diplômée d’un doctorat mention très honorable, et après un parcours réalisé au sein de prestigieux laboratoires, notamment à Paris, Genève ou encore Harvard, cette chercheuse franco-chilienne intégrera le CeeD pour une durée initiale de 2 ans afin d’y développer le projet ExoDia.

ExoDia, au cœur d’un enjeu majeur de santé publique

Le diabète résulte d’une insuffisance ou mauvaise utilisation de l’insuline, hormone produite par le pancréas. Cette maladie chronique se développe en raison de plusieurs facteurs au premier rang desquels la sédentarité¹. A l’inverse, l’activité physique adaptée est reconnue comme l’un des moyes de prévention et de traitement des plus efficaces pour tous les diabètes.

Précurseur dans le domaine, le Dr Karim Bouzakri, directeur de recherche au CeeD, ayant lui-même été distingué d’une bourse Marie Skłodowska-Curie, avait mis à jour et prouvé l’existence d’une véritable communication entre les muscles et le pancréas. Ces travaux s’inscrivent désormais dans l’un des grands axes de recherche du CeeD :

« la communication croisée entre le muscle et le pancréas ».

Grâce à ExoDia, le CeeD pourra désormais accélérer ses recherches et :

déchiffrer les mécanismes de communication entre les muscles et le pancréas au niveau cellulaire afin d’expliquer les bénéfices de l’exercice physique sur le diabète et dans sa prévention ;
• à terme, repenser les thérapies par le sport et développer des solutions médicamenteuses innovantes contre le diabète mimant les effets de l’activité physique de manière pharmacologique.

La recherche au CeeD, un rayonnement international de plus en plus affirmé

Le projet ExoDia s’intègre dans une stratégie de collaborations initiées par le CeeD avec différents laboratoires d’excellence européens et mondiaux autour de sa thématique « Communication croisée entre le muscle et le pancréas ». Parmi ses partenaires : l’Université de Tokohu (Sendai, Japon), l’Imperial College de Londres, l’institut CarMeN (Lyon, France), le German Diabetes Center (Düsseldorf, Allemagne), le Centre of Inflammation and Metabolism (Copenhague, Danemark) ou encore l’Université de Lausanne (Suisse).
Renforçant l’orientation du CeeD plus que jamais tournée vers l’international, cette bourse d’excellence et l’image qu’elle renvoie contribuera aussi à favoriser les mobilités inter-laboratoires et les partages de techniques en faveur des travaux de recherches du CeeD.
Alors que les prévisions de croissance du diabète dans le monde restent extrêmement préoccupantes et compte-tenu de ses conséquences dramatiques sur l’état de santé des populations et le poids économique de la maladie, la recherche au CeeD contribue à lutter contre ce fléau mondial.

Pour le Professeur Michel Pinget, président fondateur du CeeD et professeur émérite à l’Université de Strasbourg : « Cet engagement financier conséquent démontre la confiance et l’intérêt portés par la Commission Européenne à l’égard de notre équipe et de la recherche entreprise au sein de notre laboratoire.
Le diabète s’avère une maladie plus complexe que la communauté scientifique ne l’envisageait. Ainsi, bien que le pancréas soit au coeur de la maladie, il n’est pas le seul organe impliqué. Il interagit avec différents organes via des signaux et c’est au travers de ces signaux que l’on guérira le diabète. Le projet ExoDia s’inscrit donc parfaitement dans cette nouvelle manière de penser la maladie. Et son financement participera à donner à nos chercheurs des moyens indispensables pour poursuivre leurs travaux et transformer la recherche en traitements concrets pour les patients, voire même en prévention ! »


La pandémie de diabète, des chiffres qui inquiètent

– Alors qu’il ne concernait que 108 millions de sujets dans le monde (800 000 en France) en 1980 le diabète affecte aujourd’hui plus de 420 millions de personnes au niveau mondial (près de 5 millions en France). Sans oublier les personnes diabétiques non-diagnostiquées que l’on évalue à près de 800 000 en France, dont près de 180 000 en Alsace : concrètement, 1 adulte sur 10 est concerné par le diabète, ou le sera dans un avenir très proche.
Et parmi les maladies chroniques, les spécialistes prévoient une progression de quelque 12% des cas de diabète en France entre 2015 et 2020…
– Les conséquences réelles du diabète et ses complications restent encore peu connues ou mal comprises. Pourtant au-delà de la maladie en elle-même, le diabète expose les patients à de graves complications (amputation, cécité, insuffisance rénale terminale, infarctus du myocarde ou d’accident vasculaire cérébral…).
Toutes les 6 secondes, 1 personne meurt du diabète dans le monde :
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le diabète est le troisième facteur de mortalité précoce dans le monde, après la pression artérielle et le tabagisme.
– Le coût du diabète pour la société reflète naturellement la gravité de cette maladie chronique : il pèse entre 5 et 20 % dans les budgets de santé des pays développés (en moyenne 12,5 %).


A propos du Centre européen d’étude du Diabète

Basé à Strasbourg, le Centre européen d’étude du Diabète (CeeD) a été créé en 1991 par le Professeur Michel Pinget, président et professeur émérite à l’Université de Strasbourg, en réponse à la progression préoccupante du diabète. Aujourd’hui, le CeeD est une structure de recherche translationnelle, qui associe médecins et chercheurs, pour répondre par la recherche en laboratoire aux questionnements des équipes soignantes et aux attentes des patients.

¹ Dans le cas du diabète de type 2, qui représente 90 % des cas de diabète dans le monde selon l’OMS.

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