Hommage à Ronan Roussel
Le Professeur Ronan ROUSSEL est mort accidentellement lors d’une randonnée à ski, le 30 janvier dernier, à l’âge de 51 ans. Figure majeure de la diabétologie, il avait succédé à Michel Marre à la tête du service de Diabétologie, endocrinologie et nutrition de l’Hôpital Bichat, à Paris, après un parcours professionnel en tous points remarquable, qui l’avait conduit de l’Ecole Polytechnique à la Faculté de Médecine.
Tout naturellement, il avait pu ensuite conjuguer ses talents de chercheur à ceux d’un clinicien dont tous ses proches disaient à quel point il était concerné par ses patients.
Je connaissais plus Ronan ROUSSEL sur le plan professionnel que sur le plan personnel.
Ce qui m’a le plus frappé lors de nos rencontres était sa concentration intellectuelle et son extrême sérieux dès qu’il s’agissait d’aborder les problématiques de recherche : les anglo-saxons auraient dit qu’il était « extremely dedicated », une expression dont je peine à trouver l’exact équivalent en français. Je veux dire surtout qu’on sentait chez lui une authentique passion pour essayer de percer les mystères de la Maladie. C’est comme cela qu’au détour d’un board sur bases de données, diabète et maladies cardio-vasculaires, une simple discussion nous a amené à mettre en place un travail sur les interactions entre rein, diabète et pronostic après infarctus du myocarde ; voulant aller jusqu’au bout de l’idée initiale, il a confi é à Louis Potier, son élève et ami, le soin de mener l’étude jusqu’à une publication dans Diabetes Care.
Sa gentillesse l’avait aussi conduit à accepter, malgré sa charge de travail considérable, de collaborer à notre revue. J’imagine sans peine le vide qu’il va laisser au sein des communautés francophone et européenne du diabète, et plus encore au sein de son service.
A tous, ainsi bien sûr qu’à son épouse et à ses trois enfants, je souhaite transmettre mes pensées de profonde sympathie, ainsi que celles de toute l’équipe de CORDIAM.
Nicolas Danchin