Bien meubler les chambres d’hôpital, rhabiller les poupées Barbie, avoir un Docteur à Noël et éviter les fautes de grammaire : bonne année 2024

Édito

Cette année encore, je poursuis une saine tradition  : l’analyse fine des articles de Noël du BMJ. Il y a toujours beaucoup à y apprendre. Si j’ai globalement trouvé que le cru 2023 n’était pas parmi les meilleurs (une note de 78 au guide Parker des publications médicales), je vous propose quand-même une petite sélection. Une équipe de Dallas s’est intéressée à l’impact que pouvait avoir la place d’une chaise dans une chambre de malade sur le comportement des médecins et la satisfaction des patients.

Les chaises étaient placées soit de façon aléatoire, soit à moins d’un mètre du lit, et orientées vers le lit. Le résultat a été spectaculaire  : quand la chaise était près du lit, 63% des médecins se sont assis, tandis que 8% seulement l’on fait quand la chaise était située ailleurs. En revanche le temps passé auprès des malades était équivalent (un peu moins de 11 minutes dans chaque groupe). Les patients se sont déclarés plus satisfaits dans le groupe où la chaise était placée près du lit. Médecins hospitaliers, vérifiez toujours la position des meubles dans la chambre de vos malades… Dans une autre étude, une médecin d’Indianapolis s’est intéressée à l’aspect des poupées Barbie (ou d’autres poupées) censées représenter les professions de santé ou des professions scientifiques. Parmi les poupées Barbie de profession médicale, les deux-tiers étaient représentées en train de traiter des enfants. Les Barbie de professions scientifiques ne portaient jamais tous les équipement de protection officiellement recommandés. Les poupées d’autres marques ne faisaient pas mieux.

L’auteur (l’autrice, devrais-je sans doute écrire) conclut que les Barbie et autres poupées incarnant des professions de santé ou des professions scientifiques donnent une vision largement biaisée de ce que sont réellement ces professions. Dans une vingtaine d’années, les deux-tiers des médecins seront-ils des pédiatres ? Un médecin de Birmingham (UK) s’est, lui, penché sur l’impact de la télédiffusion d’épisodes de la série de science-fiction Doctor Who pendant la période des fêtes sur la mortalité observée l’année suivante. L’observation a débuté en 1963, avec la diffusion des premiers épisodes de la série.

 

La diffusion de Doctor Who, en particulier le jour de Noël, est associée à une réduction marquée de la mortalité l’année suivante (0,60 décès épargnés pour 1000 personnes-années en Angleterre et au Pays de Galles, 0,40 décès épargnés sur l’ensemble du Royaume-Uni).

L’effet est encore plus net depuis 2005. L’effet bénéfique de la présence d’un Docteur à Noël apparaît ainsi très vraisemblable et l’auteur suggère judicieusement à la BBC et à Disney de diffuser de nouveaux épisodes du Doctor Who tous les Noëls. Comme cette sélection m’a semblé malgré tout un peu décevante, j’y ajoute un article plus sérieux, lui aussi en provenance de Birmingham paru dans le Journal of Neurolinguistics. Les auteurs ont fait écouter à une quarantaine de britanniques dont l’anglais était la langue maternelle différents textes, dont la moitié contenaient un plus ou moins grand nombre de fautes de grammaire.

Les lecteurs ou lectrices étaient d’origine britannique ou polonaise et les erreurs portaient sur l’utilisation des articles définis ou indéfinis. L’écoute de textes contenant des fautes de grammaire entraîne une baisse de la variabilité sinusale, et celle-ci est proportionnelle au nombre des erreurs. La baisse de variabilité est moindre quand les textes sont lus par des personnes ayant un accent étranger : autrement dit, notre subconscient pardonne plus à un étranger de faire des fautes de grammaire qu’à un anglais. Cela devrait nous rassurer !

Je ne sais pas si des résultats identiques seraient obtenus à la lecture de CORDIAM dans l’éventualité, évidemment improbable, que nous aurions laissé passé de grocières faute d’orthograffe ou de syntaxe, mais nous alons aitre particulièrements vigillants pour vous éviter des déconvenus cardiaques…

BONNE ANNÉE 2024 à tous !

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