ENQUÊTE SUR LA PRESCRIPTION DES PCSK9 ET DES AGONISTES DE GLP1.

Comme vous le savez, nous vous interrogeons très souvent, via un questionnaire en ligne, sur vos habitudes et vos préférences face à une situation clinique donnée. Ce mois-ci, je me suis intéressé à la prescription des PCSK9 et des agonistes de GLP1.

Les résultats de l’enquête sont intéressants aussi bien en raison des similarités que des différences dans les freins à la prescription de ces deux catégories de médicaments injectables.

 

Première information, les cardiologues prescrivent plus souvent des anti-PCSK9 que des agonistes de GLP1. Ce n’est pas trop étonnant, car les diabétiques ne représentent qu’environ un quart des patients coronariens et les cardiologues ont sans doute moins l’habitude de prescrire directement des médicaments antidiabétiques.

 

Pour les anti-PCSK9, l’aspect administratif est ressenti comme le frein essentiel, soit car la demande d’entente préalable est fastidieuse, soit parce que les différences de conditions de remboursement entre les deux molécules disponibles compliquent la prescription.

 

Faire accepter l’idée d’un traitement injectable ne paraît pas être une difficulté majeure, même si c’est un peu plus souvent le cas pour les agonistes de GLP1 (motif cité par 18% pour les aGLP1, contre 13% pour les anti-PCSK9).

 

Deux autres raisons sont spécifiques aux agonistes de GLP1 : les problèmes de déontologie par rapport aux diabétologues (un tiers des motifs d’entrave à la prescription) et les schémas posologiques mal connus, en particulier pour l’initiation du traitement. Les effets secondaires du traitement, pourtant réels, sont cités plus rarement (8%).

 

Enfin, les considération économiques (médicament considéré comme trop cher par rapport à son bénéfice attendu) sont ressenties différemment pour les deux classes de médicaments : obstacle à la prescription pour 10% dans le cas des anti-PCSK9, et 2,5% pour les agonistes de GLP1. Pourtant, si l’on se réfère aux coûts répertoriés dans le Vidal, les prix sont élevés dans les deux cas, même si les anti-PCSK9 sont effectivement encore plus chers : par exemple, 5600€ pour un an de traitement
pour l’evolocumab, 3980€ pour le semaglutide.

 

En somme, le mode d’administration ne constitue un frein majeur ni pour les anti-PCSK9 ni pour les agonistes de GLP1. Pour les anti-PCSK9 ce sont essentiellement les lourdeurs administratives qui freinent la prescription, alors que des raisons déontologiques constituent la principale gêne à la prescription des agonistes deGLP1. C’est certainement là une invitation à fluidifier les relations entre cardiologues et diabétologues.

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