AU CŒUR DU 7ÈME ART

La vie de ma mère

Une triple association à haut risque. Agnès Jaoui qui fait du Agnès Jaoui, certes très bien mais répétitif. La même en mère juive, elle vient de le faire beaucoup mieux dans ” Le dernier des juifs ” et c’est un thème très récurrent au cinéma. Et pour finir, une bipolaire en phase maniaque, un peu moins courant. C’est finalement la triple peine tellement les situations sont caricaturales, très peu d’émotions et quelques sourires. La bande annonce était prometteuse et donc suffisante. 2,5/5

 

Boris Godounov

J’ai acheté le vinyl de cet opéra à Moscou quand j’avais 16 ans, 4 disques enregistrés par le Bolchoï que je conserve encore et que j’ai écouté 1 fois. J’ai failli le voir en Russie, mais je l’ai vu plusieurs fois à Paris dont dimanche dernier au Théâtre des Champs Elysées, dans la version acclamée de Olivier Py. Autant ce fantasque créateur est passionnant dans les habits de femme de Miss Knife, chanteuse travestie dévastée, autant ses mises,en scène sont inégales et souvent peu intéressantes, notamment celles que j’ai vues à l’Opéra comme Aida, à l’exception de The Rake’s Progress à Garnier, fabuleux. Dialogues des Carmélites et Les Mamelles de Tirésias au même Théâtre des Champs Elysées étaient aussi très bien, je n’ai rien vu de lui à l’Odéon ou à Avignon, deux sites dont il fut longtemps le directeur. Comme dans d’autres productions de ce metteur en scène, il y a des propositions gratuites : des soldats avec des kalachnikovs, des drapeaux révolutionnaires de 1917 ou encore des portraits de Poutine et Staline pour ce successeur d’Ivan le Terrible qui régna au 16ème siècle!!! L’opéra de Moussorgski inspiré de Pouchkine, très célèbre est néanmoins assez austère, pratiquement aucun grand air, ce qui évite les applaudissements intempestifs devenus légions lors des représentations d’opéras. Le passage le plus notable est celui du couronnement en raison des nombreux sons de cloches, c’est mieux de dire carillons, qui l’entourent. Pas plus de 2/5. Je crois que la distribution était à la fois russe et ukrainienne et le personnage principal de cet opéra est le peuple russe, donc les chœurs, très présent en particulier au premier acte et présenté dans une trouvaille elle très ingénieuse d’iconostase, les participants apparaissent comme des rangées d’icônes telles qu’on les voit à profusion dans les églises, orthodoxe. Juste avant, j’avais lu un article décrivant le retrait des bibliothèques ukrainiennes des chefs d’œuvre de Dostoïevski, Tolstoï et Pouchkine au ” profit ” d’œuvres ukrainiennes dont une majorité dont moi est incapable de citer une seule. Je sais que les exemples du même ordre sont légions, et ceci depuis l’orée des temps, des dynasties égyptiennes successives qui martelaient les bas reliefs de leurs prédécesseurs évincés aux bouddhas géants détruits par les talibans en passant par la censure française et déjà ukrainienne avant-guerre aussi bien contre les artistes que les scientifiques ou les hommes politiques juifs, mais décidément l’humanité ne fait aucun progrès dans ce domaine.

NB : La matinée précédent le spectacle j’ai reçu un message sonore d’environ 5 minutes qui présentait l’opéra et ses principaux protagonistes. Je ne sais si ce procédé existe déjà et j’espère qu’il sera largement copié.

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