Diabetes as risk factor for incident coronary heart disease in women compared with men : a systematic review and meta-analysis of 64 cohorts including 858,507 individuals and 28,203 coronary events. Peters SA, Huxley RR, Woodward M. Diabetologia. 2014 Aug;57(8):1542-51.

Lien PubMed : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/24859435

http://link.springer.com/article/10.1007%2Fs00125-014-3260-6

Des données de méta-analyses ont montré, par le passé, que l’excès de risque cardiovasculaire véhiculé par le diabète est plus important chez les femmes que chez les hommes. La dernière en date de ces méta-analyses remontait à 2006 et évaluait cet excès de risque à plus de 50%. Au vu de 4 importantes nouvelles études de cohortes publiées depuis, des chercheurs berlinois ont voulu réévaluer cette différence dans un contexte plus contemporain. Leur travail porte sur 64 cohortes regroupant 858 507 patients (28 203 événements coronariens), publiées entre janvier 1996 et février 2013.

Par rapport aux non-diabétiques, le risque relatif d’événement coronarien des femmes est 2,82 (ic 95% 2,35 -3,38) contre 2,16 (ic 95% 1,82 -2,56) chez les hommes. Après ajustements, l’excès de risque relatif des femmes par rapport aux hommes est de 1,44 (ic 95% 1,27 -1,63) sans hétérogénéité significative entre les études, soit un excès assez proche de celui trouvé précédemment. Cet excès de risque reste le même lorsque l’on ne prend en compte que les événements coronaires fatals.

Pour expliquer cette différence, les auteurs de ce travail invoquent, d’abord, des disparités de prise en charge et de traitement entre les diabétiques des deux sexes. Il semble toutefois que ces disparités s’expriment dans les études d’avant 1985 et pas dans les études les plus récentes, alors que les disparités de traitement avaient tendance à s’estomper. Malgré la réduction de ces disparités, les femmes gardent un niveau de risque supérieur à celui des hommes. D’où l’hypothèse que pour devenir diabétiques les femmes doivent avoir, déjà au départ, un niveau de risque cardiovasculaire supérieur à celui des hommes. Cet excès de risque pourrait remonter au prédiabète. L’excès de complication pourrait ainsi être la résultante du cumul d’un excès de risque ancien et d’une plus grande progression des facteurs de risque par la suite.

Ce travail contemporain suggère la nécessité d’une prise en charge plus précoce du risque cardiovasculaire chez les femmes et une appréciation meilleure et plus précoce des premières manifestations de la maladie coronaire.

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