Houghton S, Hunter SC, Rosenberg M, Wood L, Zadow C, Martin K, Shilton T. Virtually impossible: limiting Australian children and adolescents daily screen based media use. BMC Public Health. 2015 Jan 22;15(1):5.

PMID: 25613954

Le temps passé sur des écrans (ordi, TV, téléphone …) prend une telle importance au vu de la sédentarité des jeunes que des instances américaines, canadiennes et australiennes ont, chacune pour leur part, lancé des campagnes visant à en réduire le temps d’utilisation. C’est dans ce contexte que les autorités australiennes ont lancé une grande enquête visant à connaître le temps réellement passé devant les différents types d’écrans. Elle a, comme il se doit, été faite … en ligne auprès de 2620 jeunes de 8 à 16 ans (52% de sexe masculin) dans 25 établissements scolaires. Un outil spécifique (Screen Based Media Use Scale = SBMUS) a été développé pour, au cours d’un jour typique de semaine, ne négliger ou sous-estimer aucune activité sur écran. La prise en compte de tous les média modernes (et pas seulement de la TV) est une originalité de cette étude.

Parmi 20 possibilités de recours à des écrans, la TV est le média cité le plus souvent (93,7%), suivi par la musique et les vidéos (91,8%) et les recherches sur Google (86,0%). Les achats en ligne (20,6%) et Twitter (7,8%) arrivent en dernier tandis que Facebook est cité par un tiers de ces jeunes et les téléchargements (musique ou vidéos) par plus de la moitié. Pour une journée représentative : 67,2% des participants utilisent un écran plus de 2 heures par jour (seuil maximal recommandé). Cette proportion est déjà de 45% chez les plus jeunes (jusqu’à 8 ans) et de 80% à 16 ans! La TV est en tête (citée dans 90% des cas) suivie par les ordinateurs (59%), les tablettes (58%) et les téléphones mobiles (57%). Dans une approche globale, les auteurs de ce travail montrent qu’en fonction du niveau d’éducation (4 grades 3, 5, 7 ou 9, du plus faible au plus élevé) la proportion des participants concernés est respectivement de 46,5%, 45,3%, 55,5% et 69,5% pour garçons et même de 43,3%, 54,2%,82,3% et 91,9% pour les filles. A niveau scolaire identique, ces dernières utilisent plus les réseaux sociaux et le web (recherches scolaires ?) que les garçons qui passent plus de temps sur des jeux.

Dans leur conclusion les auteurs soulignent le caractère arbitraire de la recommandation de limitation à 2 heures de l’utilisation d’outils connectés sur écran qui ne tient, notamment, pas compte de l’utilisation scolaire ou périscolaire. Ils espèrent que de nouvelles recommandations basées sur des preuves scientifiques pourront tenir compte des conséquences démontrées de cet excès d’utilisation sur la santé en général et sur certaines pathologies en particulier (par exemple TV et dépression).

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