Taylor RS, Dalal H, Jolly K, et coll. Home-based versus centre-based cardiac rehabilitation. Cochrane Database Syst Rev. 2015 Aug 18;8:CD007130.
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La réhabilitation cardiaque en centres spécialisés (dont le réentrainement n’est qu’un des aspects) a largement fait la preuve de son efficacité pour récupérer d’un accident cardiaque et prévenir la survenue de nouveaux épisodes. Elle reste pourtant sous-employée dans la plupart des pays. Pour y remédier, plusieurs d’entre eux, comme le Royaume-Uni, le Canada, l’Irlande, l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou l’Italie ont développé des programmes de réhabilitation cardiaque supervisée à domicile. Il s’agit de programmes structurés avec des objectifs et des méthodes clairement énoncés dans un fascicule personnalisé de référence. Les patients sont accompagnés par des médecins et paramédicaux (monitoring, visites de contrôle, lettres, relances téléphoniques …).
La Collaboration Cochrane vient de publier une mise à jour de sa méta-analyse de 2009 qui comparait l’efficacité de cette modalité de réhabilitation avec la pratique de référence en centres spécialisés. L’objectif de cette mise à jour était de comparer l’effet des deux modalités sur la morbi-mortalité, la qualité de vie et les facteurs de risque cardiovasculaires chez des patients ayant une cardiopathie. La méta-analyse repose sur 17 essais contrôlés avec un total de 2 172 patients (la plupart à bas risque) ayant un antécédent d’IDM, d’angor, d’insuffisance cardiaque ou ayant bénéficié d’une revascularisation. La principale modification par rapport à 2009 a été l’ajout de 5 études (345 insuffisants cardiaques), au 2 études (150 insuffisants cardiaques) déjà présentes en 2009 avec cette indication, ce qui a le mérite d’élever le niveau de risque des patients inclus.
Comme on peut le voir dans le tableau, cette mise à jour confirme, avec un recul de 1 an, que les deux modalités de réhabilitation ont des effets comparables avec absence de différence, ou supériorité alternativement de l’une ou de l’autre pour quelques paramètres. Il n’a pas été observé de différence sur la mortalité globale ni sur les autres événements cardiovasculaire (données non poolables). Les deux approches sont régulièrement suivies et il n’a pas été observé de différence de coûts.
Pour les auteurs de ce travail, l’efficacité comparable et l’absence de différence de coûts entre les deux approches justifie la poursuite du développement de la réadaptation à domicile, ne serait-ce que pour permettre de répondre de répondre aux préférences individuelles des patients. On pourrait y ajouter la redistribution des ressources logistiques et humaines de l’hôpital. Toutefois, ces essais s’inscrivent généralement dans le court terme et la comparabilité à plus long terme reste hypothétique que ce soit pour l’une ou l’autre des deux approches.